Pyrénées-Orientales - Vendémiaires Insoumises à Saillagouse : le logement ne doit pas être une marchandise !
Francis Daspe
Les Vendémiaires Insoumises itinérantes des Pyrénées-Orientales faisaient une dernière halte à Saillagouse pour cette 8° édition. Le thème retenu pour cette quatrième et ultime étape concernait la question du logement dans les territoires de montagne. L’intitulé invitait à se demander si en zone de montagne le logement était une cause négligée ou pas.
En introduction Francis DASPE inscrivait cette réunion, en plus des Vendémiaires, dans le cadre de l’activité de l’Observatoire citoyen des Services Publics et des Biens Communs de Montagne, dont la raison d’être est d’alerter et de lutter contre le recul des Services publics et des Biens communs, les dégradations des conditions de vie quotidienne et les atteintes à l’environnement en Cerdagne, Capcir et Haut-Conflent.
Nicolas SANCHIS, animateur de groupe d’action en Cerdagne de La France Insoumise, commençait par un état des lieux de la situation démographique et sociale des territoires de montagne de ces Pyrénées catalanes. « Il s’agit d’une population assez âgée, en recul, aux revenus modestes et notoirement touchée par le chômage ». A la lueur de ce constat initial, il notait la tension accrue sur la question du logement. « On assiste à une hausse du prix de l’immobilier, un boom des logements secondaires mais pas des résidences principales ». En cause la transformation du logement en objet de spéculation. « Il y a clairement passage à une logique financière et spéculative, et non plus à une seule logique de patrimoine. Le chalet de montagne devient une pure valeur financière ». Pour Nicolas SANCHIS, il est urgent d’augmenter de manière significative et suffisamment dissuasive la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Il insistait également sur les conséquences en termes d’emploi dans des territoires possédant un taux de chômage élevé. « Il est particulièrement difficile de s’intégrer pleinement dans le monde du travail quand on doit composer avec une instabilité et une précarité de logement ».
Pour sa part, Francis DASPE insistait sur l’indiscutable défaillance des pouvoirs publics en la matière, que ce soit pour la construction ou la capacité à faire respecter la législation. A moins qu’il ne s’agisse d’un problème de volonté politique à aller dans le sens de l’intérêt général pour offrir au plus grand nombre un logement digne et décent. Il poursuivait en indiquant les enjeux liés à la question du logement. « Les enjeux sont véritablement systémiques, avec des considérations de santé publique, de mixité sociale, de planification et bifurcation écologiques, de modalités d’urbanisation, de pouvoir d’achat etc ».
Passé le stade du nécessaire constat, place à quelques propositions concrètes portées par La France Insoumise. « Les mesures peuvent être rangées en deux catégories. D’abord des mesures incitatives qui risquent de se révéler insuffisantes. D’où la nécessité de recourir à des mesures plus contraignantes ». Nicolas SANCHIS en abordait quelques unes qui s’inscrivent dans la deuxième catégorie, comme « les réquisitions des logements vacants, les sanctions vraiment dissuasives pour les municipalités ne respectant pas leurs obligations règlementaires notamment en matière de construction de logements sociaux qui concernent davantage qu’on ne le pense les communes rurales ». Les questions du foncier ou de la baisse de l’aide à la pierre n’étaient pas oubliées des réflexions au cours des échanges avec l’assistance. En effet, le logement est hélas devenu un objet de spéculation décomplexée, et ce avec la complicité des différents gouvernements, comme en témoigne la multitude de niches fiscales accordées aux plus riches. Une conception aux antipodes de celle de La France Insoumise qui refuse que le logement soit considéré comme une vulgaire marchandise, un objet de spéculation et un moyen de profit à court terme.
Francis Daspe (17-10-24)
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