OCCITANIE - En Occitanie, un enfant sur trois grandit sans ses deux parents : ce que révèlent les chiffres de l'Insee
Patrick VINCENT - Pour OCCITANIE TRIBUNE et EUROTRIBUNE
En Occitanie, un enfant sur trois grandit sans ses deux parents : ce que révèlent les chiffres de l’Insee
En Occitanie, la structure familiale des enfants mineurs en 2023 reflète des réalités sociales contrastées. Selon une étude récente de l’Insee, si la majorité des 1,2 million d’enfants mineurs de la région vivent au sein de familles dites « traditionnelles », une proportion significative d’entre eux — près d’un tiers — grandit dans des configurations familiales différentes, souvent marquées par des défis économiques et sociaux.
Des familles à géométrie variable
En 2023, 65 % des enfants mineurs de l'Occitanie vivaient dans une famille « traditionnelle », c’est-à-dire avec leurs deux parents. Toutefois, 24 % des enfants étaient issus de familles monoparentales, une configuration où ils résident généralement avec leur mère. Par ailleurs, 11 % des enfants grandissaient dans des familles recomposées, réunissant des enfants issus de relations précédentes.
La monoparentalité est plus prégnante chez les enfants plus âgés : si 16 % des moins de trois ans vivent avec un seul parent, cette proportion grimpe à 42 % pour les adolescents de 15 à 17 ans. Ces différences soulignent les effets des ruptures conjugales et des nouvelles recompositions familiales au fil des années.
Une précarité accrue pour les familles monoparentales
Les enfants vivant dans des familles monoparentales sont souvent confrontés à des conditions de vie plus difficiles. En Occitanie, 34 % des parents de ces familles sont sans emploi, une proportion significativement plus élevée que dans les familles « traditionnelles » (8 %).
Ces difficultés économiques se traduisent également dans les conditions de logement. Près de 18 % des enfants de familles monoparentales vivent dans des logements surpeuplés, contre seulement 8 % dans les familles traditionnelles. La surpopulation touche davantage les familles monoparentales avec une mère seule (25 %) que celles où le parent unique est le père (17 %).
Les régions urbaines plus touchées
En Occitanie, les grands centres urbains affichent une proportion plus élevée de familles monoparentales par rapport aux zones rurales. Par exemple, 28 % des enfants vivant dans des zones urbaines résident dans des familles monoparentales, contre 16 % dans les espaces périurbains ruraux. Cette répartition traduit à la fois des dynamiques de mobilité et des différences d’accès aux ressources et services.
Les enjeux de l’éducation et du logement
L’étude de l’Insee montre également que les enfants de familles monoparentales ou recomposées sont plus souvent issus de milieux moins diplômés. Seulement 19 % des enfants de familles recomposées ont un parent titulaire d’un diplôme de niveau bac +3 ou plus, contre 32 % pour les enfants des familles traditionnelles. Cette réalité peut avoir des conséquences sur l’accès à l’éducation et les opportunités futures.
Enfin, la qualité du logement reste un défi majeur. En 2023, l’Occitanie comptait une part significative d’enfants vivant dans des logements suroccupés, une situation qui peut affecter leur bien-être et leur réussite scolaire.
Les données de l’Insee soulignent l’importance d’adapter les politiques publiques pour soutenir les familles monoparentales et recomposées en Occitanie. L’accès à l’emploi, au logement et à l’éducation est essentiel pour garantir des conditions de vie équitables à tous les enfants, quelles que soient leurs origines familiales.
Patrick VINCENT - Pour OCCITANIE TRIBUNE et EUROTRIBUNE (15-01-25)
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