Béziers - Le Colbac dénonce le prosélytisme taurin en milieu scolaire
Par Sophie Maffre-Baugé, le 22 Juin 2022
Le 15 juin, le COLBAC (Comité biterrois pour l’abolition de la corrida) a écrit au directeur de l’école privée Notre-Dame Saint-Pierre de Béziers suite à un projet pédagogique mené pendant un trimestre en collaboration avec l’Ecole Taurine.
Il s’agissait pour les élèves de CE2 de réaliser une œuvre de « toréographie » en imitant les gestes de tauromachie.
Les séances ont eu lieu dans les arènes en présence d’un membre de l’Ecole taurine qui a fait une démonstration des gestes de la corrida avec un chariot imitant le taureau. Les élèves ont ensuite été accueillis au musée taurin en présence du maire de Béziers et de la présidente de l’Union Taurine Biterroise qui a fait l’éloge de la corrida, expliquant que « la tauromachie est un art ».
Dans son courrier, le COLBAC attire l’attention du directeur sur le prosélytisme taurin orchestrée par les protagonistes de la tauromachie biterroise qui espèrent, par ce biais, conquérir de nouveaux petits aficionados. Le COLBAC explique : « Les enfants n’ont rien vu de cruel, mais laisser s’insinuer dans leur esprit qu’un acte de violence envers un animal peut être valorisant ou artistique va à l’encontre de toutes les recommandations éducatives. Le rôle des acteurs éducatifs, a fortiori dans l’enseignement catholique, est de véhiculer des valeurs de compassion et de bienveillance et non d’inciter les jeunes à exercer de la violence sur autrui ».
Le COLBAC rappelle qu’en 2008, suite à une action de l’Alliance Anticorrida, le ministère de l'Education, estimant qu'il n'est pas dans le rôle de l'Education nationale d'assurer la promotion de la corrida auprès des enfants, avait demandé à trois recteurs d'éviter tout prosélytisme dans les établissements.
Le COLBAC conclut : « Par ce courrier, nous espérons vous avoir sensibilisé (…) et nous vous demandons de ne pas renouveler, à l’avenir, de tels projets pédagogiques faisant l’éloge de la corrida ».
À la FLAC qui l’a également interpellé sur ce sujet, le directeur a répondu n’avoir jamais eu la volonté de sensibiliser les enfants à la corrida et admet, avec le recul, que le choix d’avoir fait appel à l’école taurine n’était pas judicieux. Il s’engage solennellement à ne plus jamais faire appel à toute association en lien avec la corrida auprès des élèves de son établissement.
Le COLBAC se félicite de cette décision et continuera à lutter contre toutes les initiatives apportant une caution morale à la corrida.
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