Gard - Des mesures simples, rapides et adaptées !
Par Evelyne Payet, le 26 Janvier 2024
Par Le Comité Territorial Gardois des Vignerons Coopérateurs
Des mesures simples, rapides et adaptées !
Le Mercredi 10 janvier dernier, le président du Comité Territorial Gardois des Vignerons Coopérateurs d’Occitanie, la fédération des caves coopératives, a invité ses adhérents à s’exprimer sur les difficultés rencontrés dans leur entreprise et à réfléchir sur l’avenir de la filière viticole gardoise.
Forte d’une participation exceptionnelle des adhérents, cette réunion montre l’attachement des vignerons coopérateurs à leur métier, à leur territoire, à leur filière et à leur culture.
Plus de 70 dirigeants présents, 42 caves coopératives autour de la table pour un équivalent de production de 1.574.000hls soit plus de la moitié de la production totale du département qui s’est exprimé tour à tour dans le calme et le respect de chacun.
Le constat est partagé et sans appel. Malgré les efforts demandés aux vignerons et réalisés par eux-mêmes, pour répondre aux défis de qualité, de sécurité alimentaire, d’environnement, pour répondre aux injonctions d’une politique bien-pensante conduisant à une agriculture bien plus vertueuse que nos concurrents, les effets sont catastrophiques. Les structures, les exploitations ont répondu avec cœur à ce qui leur a été demandé, la grande majorité sont sous certification environnementale (Agriculture Biologique, HVE, …), elles se soumettent aux différents contrôles qui attestent de leurs investissements humain et financier. En conséquence, les charges n’ont jamais été aussi importantes avec une augmentation démesurée ces dernières années. Les niveaux de stocks sont au plus haut, surtout en vin rouge, malgré de faibles récoltes régulières. Les trésoreries ont fondu et il est fréquent désormais de voir des saisies sur acompte aux exploitants. Les réservations sont à peine à 50% de la récolte 2023 et à quel prix de vente ? C’est une situation inacceptable.
Monsieur le Ministre, la viticulture gardoise a besoin de votre attention, elle a besoin de mesures simples, rapides et adaptées.
Aux problèmes structurels nous devons répondre par des mesures structurelles. Nous devons pouvoir rééquilibrer l’offre et la demande. A la mesure déjà portée syndicalement depuis des mois consistant à un arrachage lié à une replantation différée qui répondrait à une partie de nos exploitants pour leur permettre une bouffée d’oxygène sans perdre le potentiel de production, il doit être mis en place dans les plus brefs délais une mesure d’arrachage définitif à caractère social. Nous devons permettre une sortie digne à nos ainés tout en pensant aux plus jeunes qui doivent recalibrer leur exploitation afin de repartir sur des bases saines de gestion et leur éviter la faillite. Cet arrachage définitif qui ne saurait être inférieur à 6500€/ha doit se faire sans reproduire les erreurs du passé dans ses conditions d’accès. Il sera nécessaire d’utiliser des critères ciblés et des budgets pris sur des fonds sociaux et non déjà alloués à la filière au travers de l’OCM pour poursuivre la modernisation et l’adaptation de nos outils de production.
Dans l’attente de ces mesures citées supra, des mesures conjoncturelles immédiates doivent être proposées. D’une part, pour éviter l’effondrement des marchés, toutes les structures doivent pouvoir bénéficier d’une aide à la trésorerie celle-ci pouvant revêtir plusieurs formes. Des demandes syndicales ont été formulées depuis plusieurs mois et sont restées sans réponses. Près de la moitié des caves coopératives jugent qu’elles seront en grande difficulté sous 2 à 3 mois pour financer la récolte à leurs adhérents. Nous devons éviter la catastrophe d’un effondrement des prix de vente de nos produits d’ici là. D’autre part, il va falloir trouver une solution rapide pour enlever du marché les volumes des récoltes 2023 et 2024 qui pâtissent de la situation de crise actuelle afin qu’ils ne soient pas un moyen de pression amenant également à un effondrement des cours viticoles.
Des drames sont à craindre dans nos territoires, un traitement rapide des trois principales mesures que nous avançons doit être fait sans occulter les demandes syndicales déjà formulées tout au long de ces derniers mois.
Monsieur le Ministre de l’Agriculture, nos vignerons participent à la balance positive du commerce extérieur français, nos vignerons maintiennent la vie dans les territoires ruraux et préservent des emplois, nos vignerons sauvegardent une partie de la culture française, nos vignerons méritent toute votre attention.
A LIRE AUSSI