Lavaur - L'éolien industriel : une menace pour l'eau potable
Par Jacques Requis, le 05 Mars 2024
L’impact des centrales éoliennes industrielles sur la ressource en eau est gravement sous-estimé dans les études qui alimentent les décisions d’exploitation accordées par les préfets. Les réseaux hydrographiques complexes de la moyenne montagne du Haut Languedoc méritent pourtant une attention particulière.
Un exemple parmi d’autres : le projet de huit éoliennes de la société VSB Énergies nouvelles, sur les crêtes de Dourgne et Massaguel (sud du Tarn), situé en tête des deux bassins versants du Sant et du Sor.
L’éolien industriel : une menace pour l’eau potable
Si l’impact des centrales éoliennes sur les paysages et la biodiversité est maintenant largement documenté, celui sur la ressource en eau est, lui, fortement sous-estimé dans les études qui alimentent les enquêtes publiques et les décisions des préfets pour accorder ou pas les permis d’exploitation aux promoteurs. Pourtant, dans nos territoires de moyenne montagne, en PNR Haut Languedoc, aux réseaux hydrographiques complexes, sur des crêtes souvent à cheval sur des limites de partage des eaux et en amont des barrages d’eau potable, les enjeux sont importants.
Si l’impact des centrales éoliennes sur les paysages et la biodiversité est maintenant largement documenté, celui sur la ressource en eau est, lui, fortement sous-estimé dans les études qui alimentent les enquêtes publiques et les décisions des préfets pour accorder ou pas les permis d’exploitation aux promoteurs. Pourtant, dans nos territoires de moyenne montagne, en PNR Haut Languedoc, aux réseaux hydrographiques complexes, sur des crêtes souvent à cheval sur des limites de partage des eaux et en amont des barrages d’eau potable, les enjeux sont importants.Un exemple parmi d’autres : le projet de huit éoliennes porté par la société VSB Énergies nouvelles, sur les crêtes de Dourgne et Massaguel dans le Tarn, à la source des deux bassins versants sud tarnais du Sant et du Sor.
Sur ce secteur, deux syndicats des eaux (1) gèrent, à partir des barrages de Cammazes et du Pas du Sant (voir photo en pièce jointe) la distribution d’eau potable pour plus de 230 000 habitants de la banlieue de Toulouse à Carcassonne. Alors que les éoliennes devraient (2) être implantées en limite des périmètres de protection de ces deux barrages, indispensables à la préservation de la qualité de l’eau, les gestionnaires n’ont été ni informés ni consultés lors de l’étude d’impact !
Ils notent d’ailleurs que les cartes de ces périmètres présentées dans l’étude sont inexactes. Ils relèvent également qu’il y est fait mention d’une très grande vulnérabilité de la ressource en eau tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif (formations géologiques fracturées, proximité avec la ligne de partage des eaux, impact qualitatif modéré à important) mais que pour remédier à cela le promoteur propose simplement un contrôle renforcé des ressources en eau potable. Il ne s’agit donc pas d’une mesure de protection, mais d’une mesure de surveillance.
De plus le dossier ne traite que des risques durant le chantier d’installation ; or, la période de fonctionnement (20 ans au moins) n’est pas prise en compte en particulier les fuites d’huiles inhérentes à ces machines ou les opérations de maintenance nécessitant la venue de grues et autres engins de chantier lourds.
Enfin, n’ont été évalués dans l’étude d’impact, ni les risques sur la ressource en eau potable consécutifs à l’acheminement des lignes sur 20 km jusqu’à Revel, prévu également en crête du bassin versant du Sor, ni ceux sur les puits privés des riverains qui ne sont pas raccordés au réseau. Pourtant ce seront près de 6 hectares de forêts qui seront arrachés (soit 9 terrains de rugby) et autant de sols naturels sur une roche particulièrement fracturée et très irriguée en acquifères qui seront perturbés.
Les impacts des centrales éoliennes sur les réseaux hydrographiques, sur la quantité et la qualité des eaux, sont coupablement négligés. Ils auront des conséquences durables sur plusieurs générations, bien après la fin de l’exploitation de ces machines.
(1) Institution des eaux de la Montagne Noire (IEMN) = Distribution d’eau potable à partir du barrage de Cammazes (220 000 habitants) ; Syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable du Sant (SIAEP)= Distribution d’eau potable à partir du barrage du Pas du Sant (15 000 habitants)
(2) devraient, car un recours a été fait contre l’arrêté préfectoral autorisant ce projet par l’association Préservons notre montagne.
CONTACTS ASSOCIATION PRÉSERVONS NOTRE MONTAGNE : Jacques Requis : 05 63 74 75 59 et Myriam Driessen : 05 63 50 12 47
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