Europe - "Trump met l'Europe au défi : Acheter américain ou payer le prix fort"
Par Patrick VINCENT - Pour OCCITANIE TRIBUNE et EUROTRIBUNE, le 20 Décembre 2024
États-Unis – À un mois de son investiture, le président élu Donald Trump hausse le ton face à l’Union européenne. Dans une déclaration choc publiée sur son réseau social Truth Social, il menace l’UE de sanctions douanières si elle ne réduit pas son déficit commercial avec les États-Unis en augmentant ses importations de pétrole et de gaz américains.
"J’ai dit à l’Union européenne qu’elle devait combler son énorme déficit avec les États-Unis en achetant à grande échelle notre pétrole et notre gaz", a écrit le futur président le 20 décembre. "Sinon, ce sont les droits de douane qui s’appliquent !"
Selon les données de 2022, le déficit commercial entre les États-Unis et l’Union européenne atteint 202,5 milliards de dollars, un déséquilibre que Donald Trump semble déterminé à corriger dès le début de son mandat.
Une stratégie de pression globale
Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2025, ne se limite pas à l’Europe. Il a également menacé d’imposer des droits de douane à d’autres partenaires clés des États-Unis, notamment le Canada, le Mexique et la Chine. Il a promis des taxes pouvant aller jusqu’à 25 % sur certaines importations pour encourager une réorientation des échanges en faveur des entreprises américaines.
Ces annonces interviennent dans un contexte économique marqué par les tensions commerciales et les stratégies protectionnistes. Pour Trump, "les taxes douanières correctement utilisées peuvent rendre notre pays riche".
L’UE sous pression : le pétrole et le gaz comme levier
L’industrie européenne du raffinage repose largement sur les majors pétrolières et les sociétés de négoce, laissant peu de marge de manœuvre aux gouvernements pour dicter leurs approvisionnements. Traditionnellement, les acheteurs européens privilégient les fournisseurs les plus compétitifs en termes de prix et d’efficacité.
Cependant, les menaces de sanctions tarifaires pourraient contraindre l’UE à réévaluer ses stratégies d’importation, notamment dans un contexte où elle vient de signer un vaste accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. Ce nouvel accord vise à diversifier les sources d’approvisionnement, mais pourrait se heurter aux exigences de l’administration Trump.
Un signal pour les futures négociations ?
Certains analystes estiment que cette escalade verbale est une stratégie pour préparer le terrain à des négociations commerciales tendues dès l’investiture du nouveau président. Toutefois, les conséquences économiques d’une guerre tarifaire entre deux des plus grandes économies mondiales pourraient être considérables.
En attendant, le message de Donald Trump est clair : il attend de l’Europe qu’elle montre son engagement à rééquilibrer la balance commerciale – quitte à sacrifier ses relations avec d’autres fournisseurs.
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