

Albi - Municipales 2026 à Albi : André Boudes s'exprime
Par Jean-Paul LEGRAND, le 21 Février 2025
Nous avons rencontré André Boudes, conseiller municipal d'Albi. Cet ancien agent de maîtrise de France Telecom veut attirer l'attention des habitants sur le futur scrutin des élections municipales dont il sera le chef de file pour les communistes.
JPL : André Boudes pourquoi dites vous que les récentes élections partielles en Isère et à Villeneuve Saint Georges ont laissé un sentiment de malaise et de manipulation au sein de la population ?
AB : Beaucoup de gens ont perçu ces scrutins comme déconnectés des préoccupations quotidiennes – emploi, salaires, santé, éducation – et marqués par des arrangements politiques faits en amont. Cette situation n’est ni neutre ni anodine : elle résulte d’une stratégie délibérée visant à remodeler le fonctionnement de notre vie politique en favorisant la bipolarisation des scrutins. L’objectif ? Éliminer toute alternative entre deux blocs, l’un progressiste, l’autre conservateur.
Mais la bipolarisation entre la gauche et la droite dès le premier tour ne simplifie-t-elle pas les choses ?
AB : Non, cette tendance à demander aux gens dès le 1er tour à choisir entre deux camps ne relève pas d’un simple épisode conjoncturel, elle s’inscrit dans une logique à long terme qui transforme les élections en laboratoires de stratégies partisanes, au détriment des citoyens. Pourtant, si nous défendons l’idée d’une VIᵉ République où la proportionnelle serait un outil démocratique essentiel, pourquoi refuser aujourd’hui que toutes les sensibilités de gauche puissent s’exprimer au premier tour des élections municipales ?Le scrutin municipal dans les villes de plus de 1 000 habitants repose sur un principe proportionnel, avec un second tour permettant des fusions de listes sur la base d’un programme commun. Ce mode de scrutin devrait être vu comme une opportunité démocratique, pas comme un obstacle. Pourquoi, dès lors, écarter la diversité dès le premier tour au profit d’une stratégie hégémonique ? Pourquoi refuser la construction d’un rassemblement au second tour autour d’un programme partagé pour battre la droite et répondre aux attentes des citoyens ?
Et vous pensez que la gauche pourra l'emporter à Albi si elle se présente désunie au 1er tour ?
Le premier tour doit être l’occasion de mobiliser les abstentionnistes, de redonner confiance en la politique locale en permettant à toutes les sensibilités de gauche de s’exprimer. L'expression de chaque parti au premier tour est au contraire une chance pour mobiliser selon les spécificités de chaque organisation et se rassembler unis au deuxième tour. Dans nos communes et nos quartiers, nous ne devons pas nous laisser entraîner dans des stratégies politiciennes qui éloignent les citoyens du débat démocratique. Ce qui importe, c’est la réponse aux besoins des populations et les investissements pour les générations futures. Les élections municipales ne doivent pas être instrumentalisées comme un terrain d’expérimentation pour des stratégies nationales. Elles doivent rester ancrées dans le réel, au service des habitants. Si les élus locaux ne peuvent plus agir librement dans l’intérêt de leur territoire, nous risquons de voir une désaffection des candidatures et des suffrages, ce qui fragiliserait encore davantage la démocratie locale.
Vous craignez en somme que les élections municipales n'aillent pas au fond du débat ?
Effectivement, pour nous, les communistes, il est impossible d’ignorer les politiques d’austérité imposées aux collectivités locales, qui se répercutent directement sur les services publics et les conditions de vie des habitants. Dans ce contexte, chercher à imposer une stratégie hégémonique dès le premier tour est une erreur majeure. À l’inverse, le premier tour doit être l’occasion de confronter les propositions des uns et des autres, c'est ainsi que nous pourrons mobiliser les abstentionnistes, de redonner confiance en la politique locale en permettant à toutes les sensibilités de gauche de s’exprimer. En tant qu’élu local de proximité, ancré dans la réalité de mon quartier, je défends une approche pragmatique et fidèle aux besoins des habitants. Mon parti, le PCF, a toujours été le parti des gens, ceux du monde du travail et des quartiers populaires, celui qui part du réel pour construire des solutions concrètes. Il doit rester fidèle à cette vocation, refuser les arrangements artificiels et faire vivre une démocratie authentique et inclusive.
Propos recueillis par Jean-Paul Legrand pour Occitanie-Tribune
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