Haute-Garonne - TOULOUSE - Procès de l'abattoir de Mauléon-Licharre : une action organisée à Toulouse
Par , le 21 Mars 2018
Munis d'écrans diffusant la vidéo de l'enquête et de panneaux d'images d'abattoir, les militants de L214 rappelleront aux Toulousains la violence exercée derrière les murs de cet abattoir qui fait aujourd'hui l'objet d'un procès suite à la plainte de l'association pour maltraitances, sévices graves et actes de cruauté.
A l'occasion de cette action, c'est en particulier le sort des agneaux tués pour Pâques qui sera dénoncé. En raison d'une consommation doublée en cette période et donc de cadences de travail accélérées, les conditions de mise à mort de ces jeunes animaux s'en voient dégradées.
Pour Brigitte Gothière, porte-parole de l'association : « Ces images ont été captées et diffusées pour rendre visible un système violent qui met à mort 3 millions d'animaux chaque jour en France. Elles ont aussi montré que la réglementation dans les abattoirs ne sert qu'à rassurer les consommateurs : elle n'y est même pas appliquée, aggravant encore les souffrances endurées par les animaux. Ce procès doit surtout être l'occasion de soulever notre responsabilité collective, de nous interroger sur la légitimité de continuer à tuer des animaux. »
Quand ? Samedi 24 mars, de 15h à 17h
Où ? Toulouse, rue Lafayette au niveau du métro Capitole
En raison de conditions météorologiques défavorables, l'action est reportée au 29 mars, de 18h à 20h.
Après Alès et Le Vigan, ce sont des images de l'abattoir de Mauléon-Licharre, dans les Pyrénées-Atlantiques, que dévoilait l'association L214 en mars 2016. Sur cette période, près de 11 000 agneaux étaient abattus pour les fêtes de Pâques. Dans cet abattoir, pourtant certifié bio, Label Rouge et IGP, on pouvait observer de nombreuses infractions aux règles de protection animale ainsi que des actes de maltraitance : animaux frappés au crochet, étourdis à plusieurs reprises, saignés tardivement ou égorgés en pleine conscience...
Pour l'association L214, l'audience de Mauléon sera l'occasion de faire reconnaître la responsabilité de l'abattoir et de mettre en lumière l'inaction de l'État et des services vétérinaires.
- des mauvais traitements (animaux tirés par les oreilles ou par la toison, usage de l'aiguillon électrique, coups de pied, coups de crochet sur la tête pour assommer, agneau lancé, agneau écartelé) ;
- des pratiques qui accentuent la souffrance des animaux au moment de leur mise à mort (étourdissements ratés, saignées tardives, absence de vérification de l'inconscience avant la saignée, animaux saignés conscients) ;
- des structures défaillantes (piège des bovins inadapté pour les veaux, matériel d'étourdissement défaillant) ;
- tromperie du consommateur (utilisation de l'aiguillon électrique sur les animaux, proscrite dans les cahiers des charges des labels mis en avant par l'abattoir).
En 2016, les résultats des contrôles ordonnés par Stéphane Le Foll faisaient état de 80% de chaînes d'abattage présentant des non-conformités, entraînant l'arrêt de plusieurs chaînes d'abattage. Aucun procès ne viendra pourtant sanctionner ces infractions.
Les seuls procès qui ont lieu s'appuient sur des vidéos.
Le contrôle vidéo, porté par le député Olivier Falorni, permettrait que les abattoirs puissent répondre de leurs infractions devant les tribunaux. 85% des Français sont favorables à cette mesure. Emmanuel Macron s'y était engagé pendant la campagne présidentielle. Pourtant, le projet de loi présenté par le gouvernement n'a pas repris cette proposition.
Pour l'association L214, ce qui doit être interrogé en priorité, c'est notre responsabilité collective en tant que société qui fait naître, exploite et tue chaque jour sans nécessité 3 millions d'êtres sensibles.
L214 est une association de défense des animaux. Depuis ses débuts en 2008, elle a rendu publiques plus de 50 enquêtes révélant les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux. Ces vidéos ont permis de mettre à jour les pratiques routinières et les dysfonctionnements d'une industrie qui considère et traite les animaux comme des marchandises.
Forte de 30 000 adhérents, suivie par près de 700 000 personnes sur Facebook, L214 a notamment obtenu l'engagement de plus de 100 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage et la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage des animaux. Participant activement au débat démocratique, L214 est régulièrement sollicitée par les médias pour son expertise, et revendique l'arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.
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